Histoire d'Albertville.

Début de l'occupation à l'Age du Bronze.

La première occupation du site d'Albertville date de l'Age du Bronze. En 1873, au lieu-dit de la Fonderie, fût découvert la cachette d'un fondeur. Les pièces qui s'y trouvaient (faucille, hache plate et à aileron, bracelet, pendeloque), témoignent qu'à cette époque déjà, des activités "industrielles" y étaient développées.

Objets de l'Age du Bronze trouvés en Savoie.

L'époque Romaine.

Vers 500 avant J-C les Allobroges s'installent dans notre région et repoussent les Ceutrones en Tarentaise, l'Arly joue le rôle de frontière naturelle pour séparer ces deux peuples. Sur le rocher de Conflans, un Oppidum y fut sûrement établit, avec pour rôle de surveiller le confluent et ces points de passages.
Rome conquiert cette région après la défaite des Allobroges et ses alliés en 121 avant J-C. Le confluent de l'Arly et de l'Isère devient alors une frontière administrative et un carrefour important de voies romaines. Celle allant de Milan à Genève par le col du Petit St. Bernard qui doit traverser l'Arly à cet endroit par un pont et l'importante branche qui s'en détache allant vers Lyon ou Vienne en descendant la Combe de Savoie. C'est pour cela que les romains y créent la station d'Ad Publicanos, installent un portorium (poste douanier) et un mulatio (relais de poste).
Les invasions barbares à partir du III° siècle obligent les habitants de la plaine à rejoindre de nouveau l'Oppidum de Conflans.
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Établissement des voies romaines en Savoie.

Le Moyen-Age.

Avec les invasions, s'ouvre une période d'insécurité et de guerre qui se poursuit du V° siècle au X° siècle. Les populations quittent la plaine et les quartiers naissant autour du pont, pour rejoindre le promontoire de Conflans. Le pont au-dessus de l'Arly n'ayant plus d'utilité, on ne l'entretient plus et il finit par disparaître. Les Burgondes s'installent dans les villages environnant, mais Conflans reste aux mains des indigènes. Les Francs prennent vite le contrôle de la région, mais leur habitude de partager le royaume comme un bien privé à l'héritage, contribue à l'émiettement du territoire et la féodalité s'établit. Archevêques et seigneurs se partagent la région. Vers le Xe siècle la cité de Conflans commence à prospérer sur le rocher qui domine le confluent de l'Isère et de l'Arly. Elle devient une riche et puissante cité grâce au contrôle de la seule route menant en Tarentaise et sa position au carrefour de vallée lui permet de développer ses marchés et foires, ou jusqu'à 15000 personnes s'y retrouvent.

La Tour "Sarrasine" ,reste d'un édifice construit au XI°siècle.

Avec la féodalité, la sécurité revient dans la plaine et un bourg s'établit de nouveau sur la rive droite de l'Arly. Un pont est rapidement construit par les seigneurs de Conflans qui prélèvent une taxe sur le transit.  Au début du XIII° siècle la région d'Albertville est très fréquentée par les pèlerins se rendant à Rome et les Chevaliers de St. Jean de Jérusalem de la commanderie de Chambéry établissent un "hôpital" sur la colline du Chaudan.
Profitant de la protection des chevaliers des maisons se regroupent autour de l'hôpital et le bourg nouvellement formé prend le nom de Villefranche de l'Hôpital.

Les Temps Modernes.

En ce début du XVIII° siècle, le bourg de l'Hôpital n'a guère évolué et ne compte que quelques centaines d'habitants. Par contre, Conflans, malgré les nombreuses invasions françaises, François 1er de 1536 à 1559 avec démantèlement de l'enceinte, Henry IV en 1600,  Louis XIII en 1630 et occupation par les troupes de Louis XIV de 1703 à 1709, a su profiter de son emplacement sur la route qui mène au Petit St. Bernard pour développer ses foires et ses commerces, au point ou sa population a de plus en plus de mal à trouver un logement.
Mais tout va changer à partir de 1733 avec la création d'une route au bas du rocher de Conflans pour rendre plus facile le commerce et la circulation des voitures à sels venant des Salines de Moutiers. L'occupation par les troupes espagnoles (guerre de succession d'Autriche 1742-1749) de Conflans, l'isolant de ses fournisseurs et de ses clients accentua encore ses problèmes, dont le bourg de l'Hôpital su en tirer avantage avec ses auberges et commerces. L'installation des Royales Salines de Conflans au bas du promontoire en 1753 et produisant 20 000 quintaux de sels par an, n'apporte rien au vieux bourg. Le déplacement de la route a réduit Conflans à un cul de sac et son déclin se poursuivra jusqu'à son rattachement en 1836 à la ville de l'Hôpital.
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Traçage de la nouvelle route sur mappe Sarde de 1728.

Le bourg de l'Hôpital continue son évolution et commence à délaisser l'agriculture pour se concentrer sur le commerce, en 1785 90% des familles vivent du commerce, de l'hôtellerie ou de l'artisanat. De nouvelles digues sont élevées et de nouveaux terrains sont gagnés sur l'Arly, cela tombe à point, car l'Hôpital reçoit sa première garnison en 1787 avec le second bataillon du régiment provincial de Maurienne. Une place d'arme est créée sur ces terrains ainsi qu'un dépôt d'armes et un corps de garde.

Annexion de la Savoie en septembre 1792 et période de l'Empire.

Les événements de septembre n'arrêtent pas l'essor de l'Hôpital, car contrairement à Conflans qui perd son clocher, son enceinte, ses couvents et ses administrations, la nouvelle ville devient chef lieu de canton et transforme son corps de garde en gendarmerie.
En 1805 les Salines de Conflans sont transformées en fonderie impériale.
Avec les Cent Jours, Conflans se reprit à espérer, ses murs abritent le Sénat de Savoie, mais cela dura peu.
Et la période de l'empire se conclut dans la plaine d'Albertville par la dernière victoire des troupes impériales à la bataille de l'Hôpital le 28 juin 1815.

Bourg de l'Hôpital en 1809.

Période contemporaine.

Le diguement de l'Arly se poursuit, l'Hôpital devient un port fluvial pour un temps avec le commerce du bois descendant des forêts du Val d'Arly.
Une nouvelle route est créée pour aller à Ugine en profitant des digues, abandonnant la montée de Pallud. En 1821, on construit un nouveau pont en charpente en remplacement de l'ancien, tout en le déplaçant de 130m en aval.
En 1836 le roi Charles-Albert unis les villes de Conflans et de l'Hôpital. Cette nouvelle cité prendra le nom d'Albert-ville. Tandis que cette dernière continua son extension, la première s'endormait et ne se réveilla que bien plus tard avec l'avènement du tourisme.

Vue du bourg de l'Hôpital et de son nouveau pont en 1858.

Annexion à la France en 1860.

Avec l'annexion, Albertville se voit doter d'une sous-préfecture. Mais elle n'a pas attendu cela pour s'agrandir, elle possède un collège, une nouvelle mairie, un tribunal, une prison et plus tard une gare.

Sur cette vue prise vers 1860, on voit la construction du nouvel Hôtel de Ville et la prison.

A partir de 1874, la présence militaire s'accroît sans cesse, allant jusqu'à représenter un habitant sur cinq en 1896.
La voilà entrée dans le XX° siècle.
Que de chemin parcouru depuis le petit bourg agglutiné près du vieux pont à la merci des caprices de l'Arly et la sous-préfecture quelle est devenue.

Nombre d'habitant d'Albertville et effectif de la garnison.

1801 1838 1866 1896 1921
Albertville et
St. Sigismond
2242 3948 4918 7023 6553
Garnison 176 1315 96


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