L'artillerie de la fin du XIXe siècle

Pendant la guerre de 1870-71, les recherches sur le matériel d'artillerie ne s'arrêtèrent pas. Le général de Reffye mit au point plusieurs canons de calibre 4 et 7. Ces derniers surclassaient les canons Prussiens mais arrivèrent trop tard pour changer le cours de l'histoire.

Fabrication de canons de 7 et à balles pendant la guerre de 1870.

État de l'artillerie française après la guerre de 1870.

Bien que la paix fut revenue, les tensions existantes entre la France et la Prusse laissaient craindre un nouveau conflit très prochainement.
Le comité d'artillerie et les différents arsenaux durent travailler très rapidement. On expérimenta diffèrent système de culasse, on renforça les tubes en les frettant et on développa des affûts en fer.
Tout cela amena le comité à adopter en provisoire dès 1873, deux pièces d'artilleries développées par le général de Reffye, de 5 (75mm) et 7 (85mm) en bronze pour l'artillerie de campagne, capable de soutenir la comparaison avec les meilleurs matériels européens.
Le général de Reffye ne s'est pas borné à l'artillerie de campagne. Il transforma un canon lisse de calibre 16 en le réalésant, lui rajouta une culasse, on obtint alors un canon bronze à tube rayé de calibre 138mm à chargement par culasse à moindre frais. On le plaça sur un nouveau affût développé par le colonel Lahitolle, le résultat obtenu fut un excellent matériel de place pour équiper au plus vite les nouveaux forts en train de se construire.
Des essais de canons en acier trempé sont effectués, car la firme Schneider vient de mettre au point un acier de grande qualité pouvant être utilisé comme métal à canon.
En 1875 est adopté comme matériel de place et de siège le canon de 95mm en acier du colonel Lahitolle

Canon de 95 mm du colonel Lahitolle. (carte postale)

Le système du général de Bange.

Grâce à l'acier récemment inventé, l'expérimentation de nouveau canon est lancée.
Les matériels du général de Bange et du colonel de Lahitolle surclassèrent les autres mais, les canons de Bange eurent la préférence de la plupart des expérimentateurs.
Cet ensemble de canons connu sous le nom de système de Bange fut l'un des plus complet jamais réalisé en France.

Les canons de 80mm et 90mm de campagne sont adoptés en 1877.
Le système est compléter en 1878 par le 80mm de montagne et par un canon de 120mm long.
En 1879 par un canon long de 155mm.
En 1880 par le mortier de 220mm.
En 1881 par le canon court de 155mm.
En 1884 par le canon de 240mm de cote.
Et enfin en 1885 par le mortier de 270mm.

Ces pièces servirent activement jusqu'a la fin de la première guerre mondiale et on en trouva encore dans les places en 1940.

Canons d 120 mm et 155 mm, système de Bange. (carte postale)

Canons de 120mm et 155mm, système De Bange.

Artillerie composant le parc de la Place d'Albertville.

Bref aperçu des canons qui ont composés l'armement de la Place et des caractéristiques de ces pièces.

Auguste Verchère de Reffye (1821-1880)

Général de brigade, remarquable ingénieur et grand innovateur.
Il a créé notamment le canon à balles mle1866, les canons de campagne
de 5 et 7 mle1873, et le canon de 138mm mle1874.

Henri Périer de Lahitolle (1832-1879)

Lieutenant-colonel d'artillerie, directeur de la fonderie de Bourges. Concepteur de divers modèle dont le canon de 95mm mle 1875 et l'affût de siège et de place mle 1877.

Charles Ragon de Bange (1833-1914)

Colonel d'artillerie, concepteur du premier système complet d'artillerie moderne (1877-1882). En utilisant exclusivement l'acier et le chargement par la culasse.

Dernière mise à jour :samedi 8 mai 2010