Fort du Mont

Le fort du Mont fait parti de la première ligne de défense

et se situe sur la rive gauche de l'Arly.

Rôle et positions défensives.

Le fort du Mont protège la ligne principale de défense d'Albertville en occupant une position très importante pour la Place. Celle-ci lui permet de prendre en revers de nombreuses positions (massif du Cornillon, le Doron de Beaufort, l'Arly) où l'assaillant peut contrebattre les positions de Lançon, Lestal. De plus ce fort étend la défense de l'Isère au-delà de Tours.
Le fort du Mont bien que faisant partie d'un système doit être considéré comme un fort isolé, les autres ouvrages de la place ne peuvent avoir d'action que sur sa gorge. Cela l'expose à être enveloppé et assailli par l'infanterie, du côté de la Tarentaise mais, aussi côté Beaufortain et surtout par les pentes à l'Est qui le dominent. Par contre, il n'aura pas à craindre l'artillerie ennemie car, il est très difficile d'y emmener des canons lourds du fait des accès restreints et du peu de position possible.
Pour contrer les attaques d'infanterie, deux blockhaus sont construits au Laitelet et aux Têtes afin de surveiller les sentiers arrivant des vallées de Beaufort et de Tarentaise.

Positions complémentaires à installer, pour assurer la protection du fort.
Il faut empêcher tout encerclement du fort et se prémunir contre toutes coupures de communication avec la Place. La communication avec la Place est assurée par une route. Ses lacets forment un triangle dont le fort est le sommet. En s'appuyant sur cette route, on peut tracer deux lignes de défense, composées de tranchées, d'abatis et de positions de tirs pour les tirailleurs le long des gradins qui s'élèvent en direction du fort. A droite, elle s'appuiera sur une redoute installée au Reydier, armée de 6 pièces et d'une demie compagnie d'infanterie. A gauche une petite redoute pour une demie section à la Montée servira d'appuie, et une autre semblable à celle du Reydier s'élèvera au mamelon de Revêty.

Armement du fort du Mont et des blockhauss du Laitelet et des Têtes.

1879 1902
Batterie d'action lontaine du fort 2 canons de 155 mm
4 canons de 120 mm
4 canons de 95 mm
2 canons de 12 de campagne
2 canons de 155 mm
3 canons de 120 mm
5 canons de 95 mm
2 canons révolver
Protection des abords du fort 2 mortiers de 22 cm
2 mortiers de 15 cm
4 canons de 4 de  montagne
2 mortiers de 22 cm
2 mortiers de 15 cm
Flanquement des fossés du fort 2 canons à balles
2 canons de 4 de montagne
Fusils
Blockhauss du Laitelet positions de tir aménagées
à l'extérieur
positions de tir aménagées
à l'extérieur
Blockhauss des Têtes positions de tir aménagées
à l'extérieur
positions de tir aménagées
à l'extérieur

Emplacement de l'armement de sûreté et complémentaires.

Cliquez pour agrandir l'imageObjectifs principaux.
  • Flanc droit : Vallée de l'Isère, plateau de Borges, voie ferrée, la Bathie.
  • Flanc gauche : Cornillon, route et col de la Forclaz, route d'Albertville à Beaufort.
  • Front de tête : Laitelet.

Stockage des poudres et des munitions.
Magasins sous roc avec monte-charge.
  • 1 magasin à poudre d'une contenance de 54000 kg.
  • 3 ateliers de chargement.
  • 1 magasin aux munitions confectionnées.
  • 1 niche pour détonateurs.
Magasins non bétonnés.
  • 1 magasin aux artifices.
  • 1 magasin aux munitions confectionnées.
  • 1 magasin aux gargousses.
  • 1 magasin aux projectiles vides
  • 1 magasin aux projectiles chargés.
  • 3 abris pour munitions de sûreté.

Descriptifs des canons.

Canon de 155 mm système de Bange. (carte postale)

Fort du Mont.

Le fort du Mont a un tracé un peu moins conventionnel que Lestal, ressemblant plus à un carré qu'à un pentagone. Sa situation en altitude a obligé ses constructeurs à utiliser des composants de fortification du siècle précédant, plutôt que le système de flanquement type "Séré de Rivières". Aux saillants du fort, on utilise plus souvent les bastionnets que les caponnières si chère au général. En effet, en hiver, l'accumulation de neige dans les fossés, entraverait fortement le dégagement des caponnières et pour le flanquement des fronts il est plus aisé pour les défenseurs de se retrouver sur la plate-forme d'un bastionnet, au-dessus de la neige qu'en bas dans le fossé, avec une vision obstruée par la neige accumulée au cours des longs mois d'hiver savoyard.
Autre particularité assez unique pour les forts de la région, c'est la présence sur le front Est de casemates à tir direct, connues aussi sous le nom de son concepteur, casemate Haxo. Elles sont destinées à recevoir de  l'artillerie tout en étant protégées des tirs surplombants venant du flanc Ouest de la Roche Pourrie. Système abandonné depuis très longtemps pour les forts de plaine mais rendant de grand service en montagne où on ne craint pas encore l'emploi d'une artillerie puissante.
Le fort n'est pas complètement ceinturé par un fossé, malgré le risque d'encerclement. Sur les fronts, Nord, Ouest et Sud, il est pratiquement inexistant, par contre à l'Est, entre le saillant II et III, front hautement exposé, une contrescarpe à voûtes à décharge en béton, borde le fossé, couvert par une caponnière double au saillant II. Un coffre d'escarpe s'occupe de la protection du saillant III.
On pénètre dans le fort par le classique pont à bascule en dessous à mouvement assisté en usage dans la Place d'Albertville et on débouche sur une première cour, où se situe le bâtiment des officiers. Par un tunnel à gauche on parvient à la cour secondaire entourée par le bâtiment des sous-officiers et celui des troupes. A côté du bassin on trouve l'accès à l'abri sous roche percé après la crise de l'obus torpille. Il est composé de nombreux magasins où l'on retrouve encore les tôles galvanisées et les gouttières de récupération de la condensation ainsi que les fumivores des créneaux à lampe.
Sur le front Sud on retrouve une traverse enracinée, défilée par un merlon maçonné où se trouve de petite niche à munition.
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Plan des maçonneries du fort.

Casemate "Haxo" .

Le général Haxo (1774-1838), président du comité de fortification, est l'inventeur de la casemate à tir direct.
Le fort du Mont est le seul de la Place, a être équipé de casemates à tirs directs. Elles sont implantées dans le parapet du front II-III. Leurs rôles sont de battre les pentes descendant de la Roche Pourrie vers le fort.
Il s'agit de casemates d'artilleries noyées dans le cavalier du fort. Ce sont deux abris en maçonnerie, voûtés, dont on a supprimé le mur à l'arrière pour éviter l'enfumement et fermés à l'avant par un mur destiné à retenir les terres, percé d'une large embrasure. Celle-ci, blindée au départ par de lourdes pièces de bois empilés, seront remplacées en 1905 par une dalle en béton. Elles mettent à l'abris des tirs verticaux et latéraux (tir à ricochet) les pièces d'artilleries qui s'y trouvent.
Leur armement composé au départ de pièces de 12 de campagne sera remplacé par le fameux canon-revolver d'Hotchkiss de 40 mm.
La protection verticale rend la casemate très intéressante en milieu montagneux, contre les tirs venus de positions dominantes. Il faut se rappeler que les forts sont souvent bâtis sur des replats à mi-pente et donc dominés. Il est très souvent indispensable de protéger les pièces d'artilleries des tirs verticaux.

Pont-levis à bascule en dessous à mouvement assisté.

Ce système avait la préférence de la chefferie d'Albertville.
Le levier de manoeuvre est monté dans  un guidage semi-circulaire placé dans le vestibule d'entrée.
Le pont étant abaissé, en tirant sur le levier de commande, on commence par libérer les taquets de blocages, puis, en continuant le mouvement, on pousse sur le maneton qui aide à lever le pont.

Blockhaus du Laitelet et des Têtes.

Ouvrages de surveillance au-dessus du fort du Mont, ces deux blockhaus élevés sur un plan identique, semblent surgir tout droit du moyen-âge.
Pourtant, ils répondent à un besoin qui ne différera pas au cours des âges. C'est celui du commandement ! Sur des pentes pour ne pas être surplombé à courte distance, il faut que la construction ait suffisamment de hauteur.
Ces tours carrés à trois niveaux, élevées sur les pentes de la Roche Pourrie, possèdent tous les accessoires d'une tour de guet, que l'on pourrait retrouver aux frontières des seigneuries du XV siècles. Bretèches sur chaque face, meurtrières en forme d'archère, pont levis en retrait pour éviter que le fossé ou ha-ha ne se remplisse pas de neige, autonomie assurée par des magasins et une citerne où sont recueillies les eaux de pluie.
Ces ouvrages ont été construis pour une fonction bien précise.
Les sentiers partant de la vallée de Beaufort et de Tarentaise, conduisent sur des positions qui dominent le fort du Mont. Ces emplacements doivent être surveillés par des blockhaus servant de réduit. Ils sont placés en avant du fort et pourront être parfaitement appuyés par celui-ci et permettre de tenir en respect l'assaillant très longtemps.

Compagnie du 22 ème bataillon de chasseur alpin sur la route du fort du Mont. (carte postale)

Zone sous le feu du fort.



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